FRANCISCA

from 21/03 to 10/05/14

DANI SOTER

Il est question ici de mariage. Il est question de liens, d’alliages, mais aussi de scission, coupure, division, brisure et fragments. Il s’agit de passer du dessein au dessin de l’écriture, en passant par ce qui est propre au voyage, selon Michel de Certeau – ce qui fait de tout récit une pratique de l’espace. Donc il est bien question ici d’ouverture.

L’histoire en question est celle d’une femme, d’une artiste qui s’intéresse particulièrement aux récits. Cela commence par le récit personnel, intime, qui renvoie à une enfance peuplée de voix, de fantasmes, de situations, de lieux, de dits, de non dits et d’objets. Cela va jusqu’aux récits qu’elle crée. Il est impossible de penser la poétique de Dani Soter sans considérer les rapports de l’artiste à la construction incessante de ces mécanismes fondamentalement humains, tissés par le langage, élaborés en périodes, ouverts au sens et aux signes. Les flashs de mémoire (ouvertures), qui se dessinent partout dans le travail de l’artiste, servent de sol, de terrain, de fond et, parfois, de matière pour ses oeuvres. De ce fait, nous ne pouvons pas séparer l’intime de son travail, qui porte entre autres sur l’intime et l’espace qu’il occupe dans le quotidien. 

Et nous voilà invités en cet espace peuplé d’images, d’objets accrochés, soustraits à un univers privé, en évoquant les “arts de faire” quotidiens. Cette invitation ne pourrait s’accomplir sans qu’un sujet y soit nommé: Francisca. Celle-ci est un personnage qui interroge la véracité des récits, en étant une femme-toute-quelconque, à plusieurs visages, qui peut être l’artiste, moi, vous, une autre, tout le monde, chacune et personne. Francisca.

Fabiana de Moraes – Commissaire