IRIS DELLA ROCA
Iris n’est pas « une » photographe. Elle est compagne de l’espace et du temps. Sa vocation photographique est l’expression visuelle d’une conscience sensible. La jeune femme s’immerge, s’immisce et shoot… La pluralité de ses expériences, le goût pour l’exigence argentique, la liberté de son propos, son caractère nomade, ont favorisé un oeil inédit. Photo-reporter, photo-réaliste, ou photographe intimiste, il est surtout question de provoquer des sursauts d’espoir et de poésie.
La photographie est une évidence qui lui colle à la peau dès son plus jeune âge. D’aussi loin qu’elle s’en souvienne, Iris choisit ce médium pour le rapport à la réalité qu’il implique. Elle éprouve ce besoin de raconter des histoires vraies. La quête identitaire qui interroge son émoi, détermine son processus créatif. Elle se sert de cette transfiguration interne pour opérer des témoignages de vies externes, au delà des vicissitudes sociétales.
La modernité et sa pléthore de distinctions étatiques, économiques, culturelles n’ont guère d’emprise sur l’utopie. Il s’agit là de notre passe-partout. Un laissez-passer universel qui fédère nos pensées au delà des spécificités géographiques. Cette série photographique s’est constituée comme un hymne à l’optimisme et à la tolérance.
Une photographie qui se produit en résonance des douleurs humaines.
« Comment veux tu que les autres te voient ? »
L’aventure commence en 2009, empreinte d’expériences au sein d’associations à caractère social, entre la favela de Rocinha, Rio de Janeiro, et la Cité de La Forestière, Clichy-Sous-Bois. À cette question posée par Iris, les enfants répondent en rêves.
Des mises en scène s’ensuivirent pour créer, enfin, leur espace d’expression, matière de la photographe. Ils y exposent leurs essences, au-delà des conditions de vie et des clichés supposés. Les environnements et les familles côtoyées vont la mener à hisser ces rêves d’enfants en fresques colorées, imagées, émouvantes.
« À Rio comme à Clichy-sous-Bois, ces enfants me fascinent. Ils parviennent à s’évader par le seul pouvoir de leur imagination »
Dans l’espace ici imparti, il faut oublier les murs et la ville. Nous sommes invités à entrer dans une ronde, attrapant la main de chacun de ces enfants. Puis, rêvons aussi… C’est la main d’un grand navigateur, celle d’une fée, et même celle d’un roi qui nous entraîne.
Nina Sales